Le mystère Lapérouse : Enquête dans le Pacifique Sud
In Arkéo, 152 (mai 2008), p. 16-27 Au lendemain du traité de Versailles (1783), Louis XVI rédige lui-même les instructions pour l'entreprise qui doit parachever l'uvre de Cook : La Pérouse dirigera une expédition chargée de reconnaître les parties septentrionales des rivages américain et asiatique. Des astronomes et naturalistes, ainsi que des artistes peintres seront du voyage. Le 1er août 1785, les deux frégates de La Pérouse, la Boussole et l'Astrolabe, quittent la rade de Brest. Le cap Horn est franchi en février 1786. L'île de Pâques est atteinte le 9 avril, puis, après une longue traversée vers le nord, La Pérouse fait de la « découverte à l'envers » : il s'agit surtout, en effet, de détruire certains mythes cartographiques hérités des anciens navigateurs espagnols ; plusieurs terres, qui figuraient sur les cartes vers le tropique du Cancer entre les Sandwich (Hawaii) et la côte américaine, sont rayées des cartes. Après des trocs fructueux aux îles Sandwich, c'est le départ pour la côte de l'Alaska, que l'on aperçoit vers le mont Saint-Élie. Les travaux de La Pérouse permettent de comprendre la complexité du littoral, bordé d'archipels montagneux. Depuis la Californie, une nouvelle traversée de l'océan est entreprise le 24 septembre. La position des Mariannes est rectifiée en décembre. Après des escales à Macao et aux Philippines, la partie la plus profitable de l'expédition commence, entre la Corée et le Japon ; ces régions ont bien été décrites par les jésuites, mais leur cartographie est celle de terriens : tout est à faire pour l'hydrographie marine, ce à quoi s'emploie La Pérouse d'avril à août 1787. Il franchit le détroit auquel son nom est donné, entre Sakhaline et Hokkaido, puis gagne le Kamtchatka. L'expédition repart en octobre pour le sud. Les dernières nouvelles des voyageurs seront envoyées d'Australie : en février 1788, La Pérouse annonce qu'il se propose de gagner, pendant l'été, les îles Tonga, puis les parages de la Nouvelle-Calédonie et de la Nouvelle-Guinée. Le mystère entourant la disparition de La Pérouse est vivement ressenti par l'opinion. L'expédition de Bruni d'Entrecasteaux (1791-1793) ne trouve rien. De nombreux objets de l'expédition sont récupérés à Vanikoro, dépendance des îles Salomon, par un capitaine anglais, en 1826. Dumont d'Urville recueille quelques débris de l'Astrolabe en 1828. En 1962, enfin, le Néo-Zélandais Reece Discombe découvre les vestiges de la Boussole : le navire amiral s'est jeté sur des récifs et il est peu probable que son équipage ait pu compter des rescapés. |
« Le mystère Lapérouse : Enquête dans le Pacifique Sud »
in Arkéo, 152 (mai 2008), p. 16-27.
Titre : | Le mystère Lapérouse : Enquête dans le Pacifique Sud (2008) |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Arkéo (152, mai 2008) |
Article : | p. 16-27 |
Descripteurs : | expédition scientifique |
Résumé : | Au lendemain du traité de Versailles (1783), Louis XVI rédige lui-même les instructions pour l'entreprise qui doit parachever l'uvre de Cook : La Pérouse dirigera une expédition chargée de reconnaître les parties septentrionales des rivages américain et asiatique. Des astronomes et naturalistes, ainsi que des artistes peintres seront du voyage. Le 1er août 1785, les deux frégates de La Pérouse, la Boussole et l'Astrolabe, quittent la rade de Brest. Le cap Horn est franchi en février 1786. L'île de Pâques est atteinte le 9 avril, puis, après une longue traversée vers le nord, La Pérouse fait de la « découverte à l'envers » : il s'agit surtout, en effet, de détruire certains mythes cartographiques hérités des anciens navigateurs espagnols ; plusieurs terres, qui figuraient sur les cartes vers le tropique du Cancer entre les Sandwich (Hawaii) et la côte américaine, sont rayées des cartes. Après des trocs fructueux aux îles Sandwich, c'est le départ pour la côte de l'Alaska, que l'on aperçoit vers le mont Saint-Élie. Les travaux de La Pérouse permettent de comprendre la complexité du littoral, bordé d'archipels montagneux. Depuis la Californie, une nouvelle traversée de l'océan est entreprise le 24 septembre. La position des Mariannes est rectifiée en décembre. Après des escales à Macao et aux Philippines, la partie la plus profitable de l'expédition commence, entre la Corée et le Japon ; ces régions ont bien été décrites par les jésuites, mais leur cartographie est celle de terriens : tout est à faire pour l'hydrographie marine, ce à quoi s'emploie La Pérouse d'avril à août 1787. Il franchit le détroit auquel son nom est donné, entre Sakhaline et Hokkaido, puis gagne le Kamtchatka. L'expédition repart en octobre pour le sud. Les dernières nouvelles des voyageurs seront envoyées d'Australie : en février 1788, La Pérouse annonce qu'il se propose de gagner, pendant l'été, les îles Tonga, puis les parages de la Nouvelle-Calédonie et de la Nouvelle-Guinée. Le mystère entourant la disparition de La Pérouse est vivement ressenti par l'opinion. L'expédition de Bruni d'Entrecasteaux (1791-1793) ne trouve rien. De nombreux objets de l'expédition sont récupérés à Vanikoro, dépendance des îles Salomon, par un capitaine anglais, en 1826. Dumont d'Urville recueille quelques débris de l'Astrolabe en 1828. En 1962, enfin, le Néo-Zélandais Reece Discombe découvre les vestiges de la Boussole : le navire amiral s'est jeté sur des récifs et il est peu probable que son équipage ait pu compter des rescapés. |
Nature du document : | documentaire |